Malgré que l’évaluation d’entreprise est restée pendant des décennies l’apanage des experts-comptables soucieux de résoudre les problèmes de transmission d’entreprise, de succession, etc., il s’est avéré récemment que l’approche financière est à même de contribuer à l’évaluation d’entreprise à travers une panoplie de modèles bouleversant ainsi le monde de l’évaluation et donnant l’occasion à plusieurs ouvrages focalisés sur l’évaluation d’entreprise à paraître.
En conséquence, de nombreux modèles financiers d’évaluation des entreprises ont vu le jour. Nous essayons les méthodes suivantes pour vous présenter trois méthodes d’évaluation d’entreprise :
- l’approche fondamentale
- l’approche comparative
- l’approche mixte
L’approche fondamentale :
L’approche fondamentale d’évaluation d’entreprise, connue également sous l’appellation ‘approche actuarielle’, vise à l’évaluation de l’action en se basant sur l’actualisation de ses revenus futurs. En d’autres termes, la valeur d’une action est donnée par la somme de ses dividendes futurs actualisés au coût de capital des fonds propres ‘k’. Ce modèle de base a servi de référence pour la formule de Gordon-Shapiro partant d’une hypothèse simplissime stipulant que le taux de croissance des dividendes ‘g’ est constant et donnant ainsi la valeur de l’action ‘C0’ par le rapport du futur dividende ‘DIV1’ par la différence entre k et g :
Le même principe de calcul est appliqué pour l’évaluation de l’actif économique de l’entreprise tout en prenant en considération sa composition. Ainsi, la valeur de l’actif économique est exprimée par la somme de ses futurs flux de trésorerie ‘FCF : Free Cash Flows’ actualisés au coût de capital.
L’approche comparative :
Désireux de remédier aux difficultés inhérentes à la prévision des futurs flux de trésorerie et leur actualisation, les chercheurs ont proposé l’approche comparative basée sur les multiples et qui vise à déterminer la valeur. En effet, cette méthode part du fameux principe d’arbitrage selon lequel deux actifs similaires doivent avoir le même prix. Ainsi, deux entreprises ayant en commun le même secteur d’activité, le même niveau de chiffre d’affaires et le même business model doivent avoir des multiples similaires et par conséquent, des valeurs assez proches.
Il s’agit de distinguer, à ce stade, entre les multiples bousiers et les multiples de transactions : les premiers sont appelés aussi multiples comparables d’entreprise comme le PER (Price / Earnings ratio) ; le multiple de l’excédent brut d’exploitation ; le multiple de la capacité d’autofinancement … Quant aux multiples liés aux transactions comparables, les multiples doivent être ajustés afin de prendre en compte les spécificités du contexte transactionnel de l’entreprise en question.
L’approche mixte :
La valeur de l’entreprise est issue de la combinaison de la valeur comptable et de la valeur de marché sachant que la valeur de marché (V) est donnée par la somme de la valeur comptable de l’actif économique (AE) et d’une survaleur (SV).
La survaleur (SV) reflète le goodwill évalué selon plusieurs méthodes par l’actualisation d’un sur-profit. Au niveau de l’approche mixte et en vue de mesurer la création de valeur annuelle d’une entreprise, Stern et Stewart ont donné à ce goodwill le nom de « market value added » (MVA).
A la lumière de ces approches, il parait clairement que ces méthodes financières viennent compléter l’approche patrimoniale suggérée par les comptables déterminant la valeur de l’entreprise sur la base du bilan à un instant donné et qui nécessite une réévaluation des différents éléments de l’actif et du passif.
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