Le système immunitaire est constitué par un ensemble de molécules en solution dans les liquides biologiques regroupés sous le terme d’immunité humorale, et des cellules qui constituent le support de l‘immunité cellulaire. Ces éléments communiquent entre elles par des couples de molécules formées d’une part par des médiateurs ou ligands (solubles ou membranaires) et d’autre part par leurs récepteurs spécifiques (structures et contre structures moléculaires complémentaires).
Une des clés du bon fonctionnement du système immunitaire est la distinction ou « reconnaissance » entre les constituants normaux de l’organisme (le « soi ») qui doivent être respectés et les agents pathogènes (le « non-soi ») ou les constituants altérés de l’organisme (le « soi-modifié ») qui doivent être éliminés. Deux stratégies différentes ont été utilisées au cours de l’évolution des êtres vivants pour assurer cette fonction.
La première, commune à l’ensemble des organismes pluricellulaires, animaux et végétaux, correspond à l’immunité innée ou l’immunité naturelle dont la mise en jeu est immédiate. Elle fait appel à motifs communs à un grand nombre de micro-organismes pathogènes (PAMP: pathogen associated molecular patterns) mais absents dans l’organisme de l’hôte. Ces motifs peuvent s’associer à des structures moléculaires complémentaires spécifiques préformées ou très rapidement inductibles chez l’hôte. On peut citer à titre d’exemples de motifs PAMP les peptides formulés (fMLP) que l’on trouve dans l’ensemble des bactéries, l’ADN bactérien riche en séquences CpG déméthylées, les ARN double brin des virus, les peptidoglycanes, ou encore les endotoxines (lipopolysaccharides) constituants de la paroi de certaines bactéries. En s’associant à leur contre-structure chez l’hôte, ces motifs moléculaires induisent un « signal de danger » et déclenchent une réaction inflammatoire coordonnée visant à exclure et à détruire le pathogène.
La deuxième stratégie de défense est apparue avec l’émergence des vertébrés il y a environ 500 millions d’années. Elle correspond à l’immunité adaptative ou immunité « spécifique ». Elle utilise des cellules d’origine hématopoïétique, les lymphocytes T et B, portant à leur surface des récepteurs d’antigène, ensemble de molécules extrêmement diversifiées au sein d’un même organisme et susceptibles d’interagir, grâce à leur diversité de structure, avec un nombre quasi-illimité de molécules d’antigène ou de peptides. Les récepteurs d’antigène sont produits à la suite de réarrangements di génome au cours de la différenciation des lymphocytes, de sorte que chaque lymphocyte exprime une espèce moléculaire de récepteurs différente de celle des autres lymphocytes. Les lymphocytes T ou B autoagressifs, dont les récepteurs sont susceptibles de déclencher une réaction inflammatoire consécutive à leur interaction avec un constituant du soi, doivent donc êtres éliminés ou inactivés au cours de leurs différenciation, par des processus de sélection permettant d’établir une tolérance naturelle vis-à-vis des constituants du « soi ». La défaillance de ces mécanismes peut conduire à des maladies auto-immunes caractérisées par une réponse immunitaire dirigée contre des constituants normaux de l’organisme.
L’immunité adaptative se développe plus lentement que l’immunité innée. Elle se caractérise par la propriété de mémoire qui rend compte de réponses plus rapides et de plus en plus efficaces, lors d’expositions ultérieures à la même molécule.
Pourquoi l’immunologie ?
Plusieurs pistes thérapeutiques ont été établies en ce qui concerne les maladies auto-immunes. Par exemple l’immuno-intervention spécifique d’Ag qui vise sélectivement les lymphocytes T autoréactifs impliqués dans la maladie, en cherchant à induire destruction par apoptose ou la modification de leur profil de sélection de cytokines. Ces stratégies supposent qu’on connaisse la nature de l’autoAg et des peptides immunodominants dans le contexte particulier des allèles HLA impliqués dans la présentation de l’autoAg.
Dans d’autres contextes, l’arrivée de l’immunothérapie a permis d’améliorer la survie de certains patients. Les immunostimulants constituent une classe thérapeutique hétérogène ; ils ont en commun la propriété d’augmenter la résistance non spécifique à diverses infections expérimentales et de stimuler, de façon plus ou moins sélective, la synthèse de cytokines in vivo et l’expression des molécules adhésives.
Plusieurs autres thérapies ciblées et vaccins sont entrain d’être étudiés grâce à l’approfondissement des connaissances en matière d’immunologie.
Pour qui l’immunologie ?
Cette discipline s’adresse d’abord aux étudiants de médecine, odontologie, sciences vétérinaires et pharmaceutiques. Le programme proposé par Supadom est conçu comme un instrument de travail à plusieurs niveaux de lecture. Une partie s’adresse aux débutants qui doivent acquérir une vue ensemble de l’organisation et des grandes fonctions du système immunitaire. Certaines informations plus détaillées ou orientées davantage vers la pratique médicale et la pathologie sont également proposées. Pour en savoir plus, visiter le site supadom.fr